Infrasons : jusqu’où ira la mauvaise foi du lobby éolien ?
« Les infrasons peuvent être ignorés puisqu’on ne les entend pas »
Par Claude Brasseur
L’Acoustical Society of America, qui fêtera ses 100 ans en 2030, a décidé de tout mettre en œuvre pour rompre l’omerta dans le domaine des nuisances sonores éoliennes. Les études se multiplient. L’une d’elles, avec Alec N.Salt et Jeffrey T.Lichtenham dans «How does wind Turbine noise affect people» (Comment le bruit des éoliennes affecte les gens) fait le point de la situation et propose les types de mesures à faire d’urgence à proximité des parcs éoliens.
La plupart des pays ont des normes en matière de bruits en atelier. Elles sont transposées aux éoliennes lors des enquêtes publiques. Si les infrasons nocifs sont identifiés entre 0,1 Hertz et 20 Hertz, ce spectre n’est presque jamais évalué en entier. Le problème n’existe pas… puisqu’on ne le mesure pas ! Et si l’on questionne les responsables, ils répondent souvent que les mesures connues témoignent du peu d’infrasons générés par les éoliennes. Sans autre précision…
Les deux chercheurs bien décidés à nous faire réagir constatent que l’indifférence officielle règne partout et résument les arguments de l’industrie éolienne :
- Les infrasons peuvent être ignorés puisqu’on ne les entend pas (!!!)
- Même si ce sont souvent des personnes sensibles aux infrasons (selon des tests médicaux) qui se plaignent des parcs industriels éoliens, ces plaintes sont nécessairement le fruit de leur imagination (!!!)
- Il n’est pas nécessaire de faire la distinction entre le niveau de bruits domestiques et le niveau de bruits issus des éoliennes….
Salt et Lichtenham montrent aussi comment notre système auditif nous rend sensibles aux infrasons sans que nous les entendions pour autant : l’organe dans lequel sont perçus les sons est la cochlea qui a une forme de limaçon. On y trouve des cellules ciliées internes qui assurent notre perception des sons – 95% des nerfs leur sont réservés – on y trouve aussi des cellules ciliées externes qui détectent les infrasons mais ne disposent que de 5% des liaisons nerveuses. On observe que le bruit ambiant est beaucoup plus destructif pour l’oreille s’il est accompagné des infrasons des éoliennes (p.25 de l’article).
Nos deux chercheurs exigent que des mesures soient réalisées à grande échelle et avec des équipements adaptés. Ces équipements sont rares aujourd’hui. (1)
Terminons par une comparaison : nous connaissons tous la mauvaise foi des marchands de tabac testant les substances qui rendent leurs victimes plus dépendantes ; un seul de leurs biologistes a dénoncé la nocivité du tabac observée à l’occasion de ces tests. Le lobby éolien mondial pousse la mauvaise foi encore un cran plus loin : on ne fait pas de tests ou uniquement des tests inutiles et on peut conclure que les éoliennes sont sans danger sur le plan acoustique. Nous ne pouvons pas accepter que des lobbies jouent ainsi avec notre santé ! Ceux qui fument peuvent rester dehors mais on n’échappe pas aux éoliennes du voisinage. Quand on sait que les éoliennes ne servent strictement à rien d’autre qu’à remplir quelques poches déjà bien garnies, quand on sait aussi qu’il existe de vraies sources d’énergie verte - propre, peu coûteuse, disponible sur place et donnant du travail aux gens du pays – on s’étonne devant la multiplication de ces moulins qui, cerise sur le gâteau, peuvent rendre malades les personnes vivant aux alentours.
(1) Dans « Significant infrasound levels, a previously unrecognized contaminant in landmark motion sickness studies » de Kevin A.Dooley et dans « Acoustic interaction as a primary cause of infrasonic spining mode generation and propagation from Wind Turbines » de Kevin A. Dooley et Andy Metelko, nous apprenons que les éoliennes engendrent des infrasons au passage de la pale devant la tour et que des fréquences comme 0,166Hz presque jamais mesurées, engendrent des nausées.