Dernière mise à jour : 24 août 2023

Éolienne et nausée
« L’éolienne peut vibrer même sans rotation des pâles et lorsqu’elle tourne, elle génère de fortes émissions sonores. »
Tribune de Genève 1er juillet 2016 Suisse

Le risque sanitaire encore ignoré des éoliennes

Une association anti-éolienne monte au créneau pour défendre ses positions et souligner les inconvénients des mâts.

Les infrasons et les basses fréquences émises par les éoliennes constituent un vrai problème de santé publique, selon Paysage-Libre Vaud.

L’association a remis une étude en ce sens au Conseil d’Etat. Elle compte lui demander un moratoire de cinq ans sur la poursuite des projets éoliens du canton.

Les premiers travaux de recherche sur les nuisances sonores des éoliennes datent des années huitante. Contrairement à d’autres pays, en Suisse, ce phénomène est complètement sous-estimé et la plupart des promoteurs, autorités et même des médecins l’ignorent ou passent au second plan, indique Paysage-Libre Vaud vendredi dans un communiqué.

Pour combler le manque de connaissances sur les impacts des mâts sur la santé des habitants, l’association anti-éolienne a travaillé depuis 2014 pour réunir les principales sources d’information liées à la question.

L’étude apporte des éléments très inquiétants, estime Paysage-Libre Vaud. Elle prouve notamment que les infrasons sont un vrai problème de santé publique, même s’ils ne peuvent concerner qu’une part minoritaire de la population.

Analyses à faire

L’éolienne peut vibrer même sans rotation des pâles et lorsqu’elle tourne, elle génère de fortes émissions sonores. Or les infrasons produits ne sont pas retenus par les murs des habitations. De plus, la signature infrasonique est quasi similaire à trois ou neuf kilomètres de distance.

Par ailleurs, plusieurs articles et travaux décrivent comment les infrasons affectent le cerveau et l’oreille interne. Certains font un lien entre les pathologies imputables aux éoliennes et le mécanisme du mal des transports.

L’ordonnance sur la protection contre le bruit (OPB) est lacunaire, car elle ne tient pas compte des infrasons, relève l’étude. Seule une mesure du spectre sonore complet, incluant les basses fréquences et les infrasons (jusqu’à 0,5 Hz voire moins) permettrait d’avoir une idée précise de ce à quoi sont soumis les riverains d’éoliennes industrielles.

Animaux et humains

L’étude a pris en compte aussi bien la recherche fondamentale que sur le terrain les résultats obtenus sur des animaux de laboratoire, d’élevage et sauvages.

Si l’on ne connaît pas les dégâts réels sur l’être humain, ceux sur la faune sont avérés et donnent des frissons dans le dos, explique Jean-Marc Blanc, secrétaire général de l’association. Il en veut pour preuve des élevages de visons qui dégénèrent au Danemark, un pays à forte densité d’éoliennes.

Angoisse, maux de tête

Quant aux humains, ce qu’écrit la SUVA sur les effets des infrasons correspond aux témoignages de personnes impactées, entre autres des angoisses, de la fatigue, des maux de tête et des douleurs aux oreilles. Il n’est plus possible d’ignorer la question de l’effet des émissions sonores sur la santé des animaux et a fortiori sur celle des futurs riverains potentiels, souligne-t-il.

Près de 160 machines sur 15 à 19 sites sont planifiées dans le canton de Vaud dont un site proche d’un hôpital et d’un EMS, rappelle encore l’association. (ats/nxp)

L’étude de Paysage-Libre Vaud est téléchargeable sur son site Internet.