Une Normande réclame le démontage de l’éolienne de Gratot
La structure est gênante, affirme-t-elle, disant souffrir à cause du bruit et des lumières.
L’éolienne gênante sera-t-elle démontée ?
Par Sophie Capelle
Une habitante d’une commune voisine réclame le démontage de l’éolienne de Gratot, dans la Manche. Elle dit souffrir de la lumière et du bruit de la structure.
L’éolienne de Gratot, dans la Manche, près de Coutances, a été mise en service en 2010. Haute de 100 mètres, forte d'une puissance de 2 mégawatts, elle est exploitée par Véolia. Peu visible du bourg de Gratot, elle l'est, en revanche, des communes voisines de La Vendelée ou de Montpinchon. Et Évelyne Collette, qui habite à La Vendelée, est à bout.
Cette femme affirme souffrir de l'éolienne : « Elle fait énormément de bruit, il y a aussi des sifflements », assure-t-elle. Elle est également dérangée par le clignotement incessant des petites lumières qui clignotent toutes les secondes, la nuit.
Pour son avocat, Me Philippe Bodereau, « il existe un syndrome de l’éolien qui peut se traduire par des troubles de sommeil – ce dont souffre ma cliente – et des variations cardiaques. » Selon lui, les flashs lumineux sont « des agressions. Au départ, quand l’éolienne est installée, on supporte pendant trois à quatre mois. Mais ensuite, l’oreille perçoit tout de suite le bruit qui devient très gênant. »
« Au moins à 1, 5 km »
Ce qui est le cas pour Évelyne Collette. En janvier, un amendement a été déposé au Sénat pour fixer à 1 km la distance minimale entre une habitation et une éolienne, contre 500 m aujourd’hui. Pour Me Philippe Bodereau, ce n’est pas suffisant, il réclame « au moins 1, 5 km, c’est ce qui se fait en Allemagne et aux États-Unis ».
Le maire de Gratot, Rémy Bellail, assure qu’il n’a jamais reçu de plainte des habitants concernant cette éolienne « car ils n’ont pas de vue directe. Il y avait juste eu un problème de réception de la télévision à La Vendelée, mais cela a été réglé ».
Une assignation au civil a été faite par l’avocat d’Évelyne Collette pour demander le démontage de l’éolienne de Gratot. La plaignante demande 50 000 € de dommages et intérêts pour le préjudice subi et 40 000 € pour le préjudice moral. Me Philippe Bodereau avait obtenu en première instance, en 2013, le démontage de dix éoliennes dans le Pas-de-Calais après une plainte semblable. La société à qui appartiennent ces éoliennes avait fait appel.