

Mystérieuses disparitions d’oiseaux: un Canlersois pointe les éoliennes
Les époux Fourriquet habitent Canlers depuis cinquante-cinq ans.
À environ un kilomètre de chez eux à vol d’oiseau est implanté un champ d’éoliennes. Et justement, des oiseaux, Gilbert Fourriquet n’en voit plus. En son for intérieur, il ne peut s’empêcher de penser que les éoliennes y sont pour quelque chose.
Par Cécile Legrand-Steeland
Gilbert Fourriquet est inquiet. « Depuis trois-quatre ans, je voyais de moins en moins d’oiseaux. Maintenant il n’y en a plus. »
Rouge-gorges, pinsons, moineaux et palombes s’en sont allés. « Ce qui m’étonne le plus, c’est les corbeaux. Pourtant c’est robuste, les corbeaux. »
Alors qu’on les voyait en nombre dans les champs, corbeaux et corneilles ont déserté eux aussi selon lui. « Il reste bien deux corbeaux mais ils nichent plus loin. Ils ont fait deux jeunes, je les vois passer le soir. » Même dans les trois hectares de bois qui lui appartiennent au Grand Enclos, « il n’y a plus un geai ». D’autres que lui ont remarqué ces disparitions.
Alors Gilbert Fourriquet s’interroge : « Est-ce le bruit des éoliennes ou les ondes engendrées » qui ont fait fuir les oiseaux ? En tout cas, « les mulots et les limaces prolifèrent. Les fermiers sont obligés de mettre du produit mais c’est pas bon pour le gibier ».
Il soupire. « Je voudrais que quelqu’un me donne une explication. Qu’on vienne voir sur place. »
Le Canlersois a écrit à la Ligue de protection des oiseaux (LPO).
Malgré tout, ni la LPO, ni le parc du Marquenterre, ni le GON ne le convainquent. Quand on sait les millions que génèrent ces parcs éoliens, et si les observations de Gilbert Fourriquet étaient vérifiées, ce serait à se demander si la vérité n’aurait tout simplement pas le bec cloué.