Dernière mise à jour : 24 août 2023

Europe 1 - L'éco et vous8 mai 2014FranceFrance

Tout n'est pas à prendre dans le modèle allemand !

Échec complet pour la fameuse transition énergétique allemande

Les énergies vertes coûtent cher pour un résultat plus que médiocre puisque au final, les rejets de CO2 progressent.

Un vice dans le paradis vert allemand
Eurostat a publié le bilan carbone de 2013 qui révèle que l'Allemagne est le plus gros pollueur d'Europe.
Le script

Thomas Sotto et Axel de Tarlé :

- Quel est le plus gros pollueur de l'Union européenne ? Eurostat a publié hier le bilan carbone de l'Union pour l'an dernier 2013 et le vainqueur est donc : l'Allemagne ! Eh oui, et c'est un échec complet pour la fameuse transition énergétique allemande.

- Eh oui, échec complet puisqu'en matière d'écologie, le mauvais élève, l'homme malade de l'Europe comme on dit, eh bien c'est l'Allemagne qui est, et de très loin, le plus gros pollueur de l'Union européenne avec 760 000 tonnes de CO2 rejetées l'an dernier. C'est plus du double des émissions françaises qui sont de moins de 350 000 tonnes. D'ailleurs si on compte par habitant, un Allemand pollue quasiment deux fois plus qu'un Français.

- Ça c'est grâce au nucléaire, non ? On rejette moins de CO2 en France avec nos centrales ?

- Alors exactement. Mais d'ailleurs de ce point de vue, si l'on considère que le problème numéro un pour l'environnement, c'est le réchauffement climatique, alors, on ferait mieux d'être pour le nucléaire français, de soutenir le nucléaire français plutôt que de soutenir la transition énergétique allemande qui aggrave les choses parce que, ça c'est l'autre point noir que souligne le bilan 2013 publié hier : en Allemagne, le mal s'aggrave, les émissions de CO2 ont progressé l'an dernier de 2 % alors qu'elles ont reculé dans l'Union européenne de 2,5 %.

- Attendez, ce n'est pas aussi parce que l'économie allemande est dynamique là où la nôtre est un peu... atone ?

- Alors, cela n'explique pas tout. L'économie allemande a certes progressé l'an dernier (+ 0,4 %) mais vous noterez que les rejets de CO2, eux, ont progressé de 2 %, c'est-à-dire 5 fois plus vite. Non, il y a fondamentalement quelque chose de vicié dans le paradis vert allemand et c'est très paradoxal parce que l'Allemagne est le pays le plus avancé dans la transition énergétique : les énergies propres représentent maintenant près du quart de la production d'électricité en Allemagne alors que chez nous, ce n'est même pas 4 % si l'on enlève l'hydraulique.

- Mais alors qu'est-ce qui ne fonctionne pas dans cette transition énergétique ? C'est quand même inquiétant ?

- Ben oui, mais l'explication, on la connaît malheureusement par cœur : le problème fondamental des énergies vertes, le solaire et l'éolien, c'est que ce sont des énergies intermittentes qui ne fonctionnent pas tout le temps. Donc, pour avoir de l'électricité tout le temps, on est obligé d'avoir en secours des centrales classiques, et comme tout cela coûte très cher, puisqu'il faut tout avoir en double, pour réduire les coûts on compense avec des centrales à charbon qui polluent énormément. Et voilà comment au final, les Allemands paient très cher leur électricité, quasiment deux fois plus cher que chez nous, parce que ces énergies vertes, elles coûtent cher pour un résultat plus que médiocre puisque au final on voit que les rejets de CO2 progressent en Allemagne.

- Mais alors (on espère que Dany Cohn-Bendit n'est pas encore réveillé...), cela veut dire que l'on fait fausse route, qu'il faut arrêter la transition énergétique ?

- Eh bien écoutez, il faut faire très attention, d'ailleurs c'est ce que font les Allemands : ils ont levé le pied sur ces énergies vertes. Et on ferait bien nous aussi de faire attention. Par exemple aujourd'hui tout le monde se félicite de ces nouvelles éoliennes qui vont être installées au large du Tréport dans la Baie de Somme. Eh bien l'éolien en mer coûte très cher, c'est une énergie intermittente, donc attention, c'est exactement ce qui a plombé l'Allemagne !

- Tout n'est pas à prendre dans le modèle allemand.